club espoir

Chère Sarah, 

Je m’appelle Benny Benattar et j’ai créé une structure destinée aux jeunes ‘haredim qui sont sortis du monde des yeshivot, et que leurs familles, en raison de leur décrochage scolaire et de leur comportement, ne sont pas prêtes à accueillir.

Le but de notreencadrement est essentiellement d’empêcher ces jeunes de se retrouver dans la rue et par la suite de tomber dans la délinquance, la drogue et l’alcool.

Les parents refusent l’exposition à la technologie, et ses progrès, surtout en ce qui concerne médias et smartphones, et cela crée un éloignement entre la famille et le jeune, qui à 16-17 ans découvre le monde, s’ouvre, entre en relation avec des filles, subit des pressions sociales etc. 

Les yeshivot n’acceptent évidemment pas ce comportement transgressif, et rejettent donc ces jeunes, qui se retrouvent réellement dans la rue sans soutien ni compréhension – et de là àla délinquance et se retrouver à la rue, il n’y a qu’un pas.

Lorsqu’un jeune dans cette situation arrive chez nous, nous commençons par l’écouter, le comprendre, sans le juger, et nous tentons de lui montrer qu’il existe d’autres structures qui peuvent mieux le comprendre et l’accueillir, telles que la nôtre.

Bien que nous ne soyons pas une yeshiva classique, nous pouvons veiller sur lui, le comprendre, prendre soin de lui, l’aider à trouver un emploi et accepter ses difficultés, même s’il possède un smartphone, même s’il a une petite amie, et même s’il fume.

Nous sommes là pour lui montrer qu’il existe un autre monde, différent, qui l’accepte tel qu’il est, même si ses parents ne l’acceptent pas et qu’il n’est pas tel qu’ils voulaient ou souhaitaient. Notre objectif est de leur redonner confiance en eux, leur assurance, et la capacité de faire face aux défis de la vie.

Les jeunes qui arrivent chez nous effondrés et brisés moralement n’aspirent qu’à un peu de compassion, d’amour et de chaleur. C’est ici que nous entrons en scène : nous prenons soin d’eux, nous les comprenons, nous les écoutons et nous leur procurons la chaleur et l’amour nécessaires.

Nous guidons ces jeunes vers la normalité, l’intégration dans le monde du travail, les études et la formation professionnelle, ou l’incorporation à l’armée, chacun selon ses préférences, sa personnalité et son choix, l’important est qu’ils entrent dans un cursus normal qui tracera leur voie pour une vie heureuse, loin de la rue et de la délinquance. 

Nous louons des appartements pour eux, sous notre supervision bien sûr, qui sont meublés avec le nécessaire (que nous avons trouvé de seconde main ou reçu gratuitement) et faisons notre possible pour qu’ils s’y sentent chez eux.

Nous les accompagnons dans leur recherche d’emploi, les aidons à choisir des études dans des collèges universitaires ou des instituts préparatoires pour obtenir leur baccalauréat, nous les préparons aux sélections des unités combattantes et à l’enrôlement etc.

En fait, nous sommes le premier point de chute de ces jeunes, qui arrivent d’un milieu lourd, oppressant, incapable de les comprendre ou de les accepter, et au dernier moment, avant qu’ils ne jettent aux orties religion, famille, amis d’enfance et confiance en soi et en leurs capacités, nous leur tendons une bouée de sauvetage solide et stable, pour qu’ils puissent s’accrocher à une vie heureuse et selon la voie qui leur convient, de sorte à être compris et aidés par des gens qui agissentdans leur intérêt. C’est en cela que consiste notre lienavec eux.

Afin de pouvoir poursuivre ce projet si important, nous avons besoin d’une aide conséquente et de soutien, à la fois sur le plan financier – pour nous permettre de subvenir à tous leurs besoins matériels (équipement de leur appartement, vêtements, nourriture etc.) – et sur le plan des actions à mettre en œuvre, pour qu’ils dépensent toute leur énergie de manière positive et pas à travers la drogue, la violence et la délinquance.

Je vous remercie vivement.

Benny Benattar